Prévu cet été, ce festival décrit comme “afroféministe militant” organise des conférences et des ateliers interdits aux personnes “non Noires”. Dimanche 28 mai, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé sur Twitter sa volonté de mettre tout en œuvre pour l’interdire, selon Franceinfo.
Le premier Nyansapo Fest, le nom de cet évènement, doit se dérouler du 28 au 30 juillet prochain dans l’ancienne sous-station électrique Voltaire, 14, avenue Parmentier, dans le 11e arrondissement de Paris. De quoi s’agit-il Selon la description donnée sur le site de l’événement, c’est un “festival afroféministe militant à l’échelle européenne “, qui a pour objectif de “construire des stratégies et des solidarités durables”, grâce à l’organisation de concerts, d’ateliers, de tables rondes sur des thèmes comme “l’Afroféminisme dans la lutte anti-négrophobie”, dépolitisation et blanchiment de l’intersectionnalité”, ou encore, “comprendre le racisme et le sexisme contre les femmes noires”.
Une cagnotte a été lancée par le collectif Mwasi qui avait coorganisé le camp d’été décolonial en 2016, pour financer cet événement. Plus de 900 euros ont déjà été récoltés dimanche 28 mai.
Pourquoi fait-il polémique ?
Au delà du programme, c’est l’organisation de ce festival qui soulève des questions. Sur le descriptif des lieux où doivent se dérouler les débats et les rencontres, on découvre ainsi que bon nombre des temps forts sont interdits aux personnes “mixtes”, c’est-à-dire non Noires. Pour ce faire, le festival est divisé en plusieurs espaces : un “non mixte femmes noires (80% du festival)”, un “non mixte personnes noires”, un autre “non mixte femmes racisées” et enfin un “espace ouvert à tou.te.s”.
Cette sélection des participants a immédiatement fait réagir. Wallerand de Saint-Just, le secrétaire départemental du FN à Paris, a publié un communiqué de presse vendredi 26 mai pour dénoncer la tenue d’un “festival interdit aux ‘Blancs’ dans les locaux publics”.
Contacté par LCI, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), par la voix de son président Alain Jakubowicz, condamne fermement cet événement “terrifiant et désespérant” où “des gens qui se sentent victimes de racisme ou de discrimination ne trouvent pas d’autre issue que l’entre-soi”. “Rosa Parks doit se retourner dans sa tombe”, ajoute-t-il.
Sauf que devant l’ampleur de la polémique, Anne Hidalgo s’est finalement exprimée sur le sujet sur Twitter, dimanche 28 mai. Contrairement à ce qu’indiquait ses services à LCI, la maire de Paris compte bien tout faire pour empêcher la tenue de cet événement “interdit aux blancs” et se réserve même la possibilité “de poursuivre ses organisateurs”.
« Je condamne avec fermeté l’organisation à Paris de cet événement “interdit aux blancs”. Je me réserve également la possibilité de poursuivre les initiateurs de ce festival pour discrimination », a dit l’édile de Paris, Anne Hidalgo.